BURN OUT

Le mot est assez bien trouvé, et je crois qu'il décrit bien ce qui se passe.

Pas déprimé, ni suicidaire, ni avachi...

Mais plus de carburant, sous aucune forme. Essence, bois, gaz, volonté... rien.

Ca pointait son nez depuis longtemps, avec le recul je le vois mieux. Quand j'ai enfin pris mes vacances début janvier, je suis tombé malade, et dans le même temps j'ai commencé à perdre le sommeil. Assez vite, je n'ai plus dormi que peu de temps, jamais plus de trois heures par nuit.

En janvier, au boulot, je n'avais envie de rien, sauf de la présence de mes bons collègues, amis pour quelques uns.

Il y a deux semaines, je suis allé voir le médecin, qui m'a arrêté pour une semaine, renouvelée la semaine suivante, et renouvelé encore pour 2 semaines avant hier.

D'où j'en suis ? hé bien je crois que je vais bien. Au fond. Juste que je suis en train de me faire du bien malgré moi.

J'ai envie d'être seul, de faire ce qui me plait, c'est à dire pas grand chose, de flâner, de me laisser du temps, de la liberté, du rien.Je supporte mal la présence des autres, j'ai les nerfs à fleur de peau. Beaucoup de larmes, toutes proches des yeux. Beaucoup d'émotions, toutes proches de la gorge. J'ai les yeux mouillés à la lecture d'un paragraphe, ou d'une photo en vitrine dans Paris. Je ne me sens pas vraiment triste. Et énormément triste à la fois. Je m'énerve pour pas grand chose. Et je cherche la solitude.

J'ai l'impression que cette tristesse et ces larmes sont là depuis toujours. C'est peut-etre le moment qu'elles sortent enfin ? En tous cas, je trouve ça étrange.

Et puis, physiquement, je suis crevé en permanence. Ce qui ne m'empêche pas de faire des kilomètres à me ballader, tranquillement.

Depuis 2 semaines maintenant, j'ai l'impression que les cordes qui me tendaient se coupent les unes après les autres.